Je me suis effondrée. J’ai eu un accès de panique comme j’en ai une fois ou deux (haha, une ou deux) par année lorsque plus rien ne marche. Un thème récurrent de mes séances de pétage de plombs, c’est ma peur constante d’avoir besoin de roues en permanence (ou pire, mais c’est un bon début). Cette anxiété prend beaucoup de place dans mon imagination ces derniers temps, car j’ai du mal à marcher en ligne droite et à rester debout plus que quelques minutes. 

Ce jour-là, je ruminais le fait que je voulais mieux pour le Banquier. Je le pense vraiment. C’est un type génial. Il est grand, brun et beau, et il a un bon travail. Il est drôle et gentil et oh my god, je suis en train de vous le vendre. Il a un troisième mamelon, d’accord?

Alors comment le Banquier a-t-il pu faire une si mauvaise affaire?

Ne vous méprenez pas. Je suis une excellente affaire. Mais avec le temps, je crains que par amour pour moi le Banquier devienne mon infirmier et je ne veux pas ça. Pas plus que je veux être seule.

À travers les larmes, j’ai essayé de le lui dire, mais il est imperturbable. D’abord, il s’est moqué de moi et de mes préoccupations stupides. Ça m’a dérangée parce que je ne plaisantais pas. Je suis sérieuse. Mais ce mec, il est si stable, si égal. Il ne semble jamais s’énerver. C’est seulement quand j’ai dit, à travers mes grosses larmes morveuses:

«Qu’est-ce que ça prendrait pour que tu paniques?»

Il a tenu mon visage entre ses mains en me regardant dans les yeux:

«Te perdre me ferait flipper à mort.»

J’ai respiré profondément. Je me suis essuyé le nez sur sa chemise. Je me suis calmée. Je l’ai cru, et pendant un instant, je me suis sentie mieux.

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