Demain, je saute dans un avion avec le Banquier pour une petite escapade en Écosse. Eh, que ça fait jetset. Mais entendons-nous: «sauter» veut dire avaler deux verres de vin au bar de l’aéroport avant de me joindre aux mamies et aux parents épuisés pour le pré-embarquement. Quant à l’«avion», c’est plus ou moins un voyage dans le temps qui va me bousiller. En arrivant à Glasgow, je serai sans doute accueillie par deux ou trois Détraqueurs qui vont sucer jusqu’à la dernière goutte le peu de force vitale qui me restera dans le corps à cause du décalage horaire.
La plupart des gens, si ce n’est tout le monde, voyagent pour s’évader de leurs soucis et du stress quotidiens. Mais pour ceux dont les plus gros soucis sont liés à la santé, les voyages sont tout sauf une évasion. Ils exacerbent chaque symptôme sous-jacent et chaque défi physique auquel nous sommes confrontés en temps normal. C’est difficile. Il n’y a pas de vacances pour la sclérose en plaques (SP).
En fait, ma maladie se remarquerait beaucoup moins si je me contentais de boire du vin sur mon canapé confortable en regardant House of Cards en boucle. Les pavés inégaux, la nourriture bizarre, les salles de bain étranges, le manque de sommeil et les transports en commun inaccessibles, tout ça fait chier. Je vais être frustrée. Je vais sans doute pleurer. Et je vais très certainement boire du scotch.
C’est que, voyez-vous, malgré toutes ces difficultés, j’adore les voyages. C’est dans mon ADN. J’aime particulièrement voyager avec des gens que j’aime pour aller retrouver d’autres gens que j’aime, partout sur la planète. Je vais supporter tous les désagréments du voyage, car c’est en voyant de nouveaux endroits et en faisant de nouvelles expériences qu’on reste éveillé.
Nous devons continuer à avancer, vivre de nouvelles aventures, créer de nouveaux souvenirs avec les personnes que nous aimons, qui nous mettent au défi et nous aident à mieux nous comprendre. Chaque fois que nous voyageons, nous revenons un peu changés par le plaisir et par la peine que nous avons vécus.
Je vis pour cela. Alors, en garde, Détraqueurs!
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