À go, on déprime à cause de la SP. 1, 2, 3… Stop, pas aujourd’hui.

J’ai commencé à écrire que j’avais envie de me laisser aller à mes émotions et de céder à la panique. Mes jambes fonctionnent mal, ça me frustre. J’ai du mal à marcher, à me tenir debout, à m’habiller. Je ne peux pas aller où je veux. En jetant un coup d’œil au calendrier, j’ai compris qu’on était en pleine saison de pétage de plombs. Je serais donc tout excusée. 

Mais qu’est-ce qui me prend? Ma sclérose en plaques (SP) ne date pas d’hier. J’ai donc porté mon attention sur ce qui va bien dans ma vie. Mes besoins essentiels sont satisfaits. Les gens que j’aime sont en sécurité. Mon chien ronfle tranquillement sur mes genoux. J’ai du vin. J’aime mes cheveux. Soudain, j’ai eu moins envie de m’énerver et j’ai effacé tout ce que je venais d’écrire.

Puis le Banquier, qui ne savait pas que j’étais au bord de la crise de nerfs, m’a texté qu’il quittait le travail plus tôt que prévu pour m’amener à ma leçon de chant. Il ne veut pas que je sois toute seule sous cette pluie glacée, sur les trottoirs glissants.

Hmm.

Oui, c’est fucking chiant d’avoir besoin de mes deux bras pour me croiser les jambes quand je m’assois. C’est fucking chiant d’avoir besoin d’une canne d’un côté et d’une rampe de l’autre juste pour monter ou descendre une petite marche. Et c’est fucking chiant de dépendre des murs et des meubles dans l’appartement pour me tenir debout. 

Mais bon, assez chialé. Maintenant que le méchant est sorti, je vais mettre du rouge à lèvres et dire bonjour au Banquier. Puis je vais me servir de mon corps, qui n’est pas complètement détruit, pour chanter quelques belles grosses notes bien envoyées. Parce que chanter est assez thérapeutique pour moi. Peut-être parce que c’est un peu comme crier.

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